Tout commença en Avril 2019, avec une monstrueuse idée entrepreneuriale.
Nous y reviendrons dans quelques lignes.
Je m’appelle Aurelio, j’ai 31 ans, je suis responsable du lobbying européen et international d’une multinationale américaine et je donne des cours dans différents masters à Paris et Lyon.
Je m’apprête à changer de vie pour devenir entrepreneur.
Ce blog sera mon journal de bord.
J’y partagerai mes galères d’entrepreneurs, mais aussi mes victoires et la satisfaction profonde que je tire (déjà) d’une liberté retrouvée.
C’est autant une façon d’aider d’autres neo-entrepreneurs, que de m’astreindre à tirer des bilans chaque semaines.
Qu’ai-je fait ? Qu’aurais-je du faire autrement ? Où suis-je allé ? Ai-je pris du plaisir ? Quelles furent les difficultés ?
Etc, etc, etc.
Des velléités entrepreneuriales depuis le plus jeune âge
Je constate souvent que les entrepreneurs sont obsédés par l’entreprenariat. C’est par exemple le cas de mon associé qui nourrit une haine viscérale du salariat et qui alterne entre création d’entreprises, chômage et mission en freelance.
Ce n’est pas mon cas.
J’ai fait de longues études et je suis passé par de belles institutions (l’Assemblée nationale, le Parlement européen, la Sacem, l’Établissement Français du Sang).
Je trouve le salariat confortable et je pense qu’il peut être tout à fait épanouissant.
Ceci étant dit, je réalise des sites internets depuis l’adolescence. J’avais d’ailleurs fondé un site de distribution gratuite de template à 15 ans. Je gérais une équipe d’une grosse vingtaine de bénévoles.
Le PDG de Mozilla Europe avait même parlé de l’initiative sur son blog à l’époque.
Un terreau propice que j’ai continué à cultiver au fil des années, via des missions de Freelancing, que ce soit en création de sites internet ou en lobbying européen.
Bref, entrepreneur, mais pas trop.
Une idée de merde
Tout à changé en Avril 2019.
J’étais en pleine recherche d’appartement à Paris avec tout ce que cela implique de galères: visites à 20 personnes, dossiers refusés pour des motifs inconnus, etc.
J’étais frustré.
Comme souvent chez moi, cette frustration s’est transformée en idée.
Avec des enchères, tout serait plus simple..
Oui.
Je voulais encourager la spéculation immobilière locative via un système d’enchère dans des villes en zone tendue (Paris, Londres, Hong-Kong, etc).
Pour les propriétaires, des revenus locatifs plus élevés.
Pour les bailleurs fortunés, moins d’emmerdes.
Pour l’éthique et le bien être de la société on repassera.
Une rencontre décisive
Il me fallait un développeur, mais je voulais pas partager mon idée à n’importe qui.
J’avais vu des conférences sur le PHP de ce petit gars avec qui j’étais à l’école primaire de la maternelle au CM2.
Je ne lui avais pas parlé depuis 10 ans, mais je gardai plutôt un bon souvenir de lui.
Je lui ai donc envoyé un message sur Facebook pour lui proposer d’aller boire une bière la prochaine fois qu’il passerait sur Paris.
J’avais THE idée, mais je ne voulais pas en parler par écrit.
C’est important le teasing.
Il n’avait pas grand chose à perdre. Worst case scénario, on boirait des pintes en parlant de la bonne vieille époque.
On se retrouve donc quelques semaines plus tard dans un bar à Strasbourg St-Denis.
On boit quelques bières et on refait le monde. Je me dis que ce petit gars avec qui j’étais en primaire est drôlement intelligent et très curieux.
Ces retrouvailles sont vraiment une très bonne surprise. Même s’il envoie balader mon idée, on retournera boire des bières c’est sûr.
Bref, je le pitch.
Son cerveau part à 8000 km/h et je vois dans ces yeux qu’il pense déjà construire le airbnb de demain.
On papote, on papote, on fait une sorte de SWOT à voix haute.
Puis le couperet tombe:
– Tu me l’as vraiment très bien vendu, mais ton idée est trop compliquée.
– C’est pas faux..
– Par contre si t’as envie d’entreprendre, je monte un truc avec un copain designer et franchement, il nous faudrait un marchand de tapis comme toi.. Je vais en parler à mon associé, mais je suis sûr qu’on peut faire un truc à 33% chacun.
– Euuuuh ok! C’est quoi ton idée?
Et c’est comme ça qu’on a créé notre premier produit. ImageSEO.io
Je slash donc je suis
Le métier de lobbyiste en affaires européenne est passionnant. Il n’y a pas de quotidien.
On fait du droit, de la communication, du marketing, des relations publiques et l’on voyage très souvent.
On rencontre des gens « importants » que l’on voit parfois à la télé.
Pour autant, construire un produit fût une renaissance.
La mise en place d’une stratégie de pricing, l’identification des besoins utilisateurs, la communication sur les réseaux sociaux, le SEO, la découverte de l’écosystème WordPress, etc.
Nous avons eu notre premier client payant dans la foulée (19€, le début de la richesse! 💰💰💰).
J’ai eu l’impression que nous avions gagné au loto.
En novembre 2019, on gagne un concourt de pitch et on est invité à la BlendWebMix.
Au programme, 48h de coaching avec les plus gros VC (= Venture Capital, les fonds d’investissements) parisiens.
On quitte la Blend’ avec des étoiles dans les yeux. On comprend à ce moment là que nous n’arriverons à rien en cumulant l’entreprenariat et le salariat.
Thomas nous met la pression, mais ni Clément ni moi ne sommes prêt à quitter nos boulots.
Au final, on termine l’année avec un peu plus de 8 000€ généré.
Le ratio temps de travail / revenu n’est clairement pas bon, mais on s’en moque.
On apprend, on construit, on se marre.
Ça nous fait de la love money comme disent les VC.
PATATRA le confinement
17 Mars 2020, le Président Emmanuel Macron, jamais à court de mauvaises idées, décide de confiner l’ensemble des français pour lutter contre la propagation du covid.
J’en profite pour me confiner tout seul dans les Hautes Alpes où je télé travaille pour l’établissement français du sang.
L’utilisation du plasma de personnes ayant guéri de la covid pourrait être un remède miracle.
La Commission européenne essaye de mettre en place un protocole de recherche commun dans tous les pays membres de l’UE pour gagner du temps.
Entre deux réunions avec des chercheurs et des fonctionnaires européens, je bosse à fond sur ImageSEO (et je fais plein de yoga).
Les résultats sont visibles, on double le nombre d’inscrits par mois.
Thomas charbonne au développement de la V2 du plugin.
Clément disparait totalement.
On comprend que l’on ne partage pas la même vision pour l’avenir de la société.
On propose donc à Clément de lui racheter ses parts. Il accepte.
Je commence à vraiment me projeter dans l’entreprenariat.
La naissance de WP Umbrella
Les chiffres d’ImageSEO sont sympa pour un side project, mais on ne croit vraiment dans le potentiel du produit, notamment en raison d’une dépendance critique à l’API vision de Google.
On décide de faire le point avec Thomas en Juillet 2020.
Continuer avec ImageSEO ou recommencer depuis le début avec un autre produit?
Paradoxalement, les entrepreneurs ont souvent du mal à faire des choix forts.
On décide donc de continuer avec ImageSEO tout en créant un nouveau produit.
Ce sera WP Umbrella, une extension de monitoring pour WordPress.
Le rythme devient démentiel.
D’autant que j’ai quitté le public pour prendre la tête du lobbying européen d’une multinationale américaine et que je me suis aussi engagé à donner des cours dans de nouveaux masters.
Je continue de faire du sport tous les jours et de sortir autant que possible.
Je frôle constamment le burn out et je suis souvent las de cette pluralité d’activités.
D’autant que je ne m’épanouis plus dans mon « vrai » travail.
Les interminables réunions zoom et l’absence de rencontres physiques sont passées par là.
En Février 2021, nous envoyons WP Umbrella sur la plateforme AppSumo. Il s’agit d’une sorte de Groupon pour les SaaS et les start-up early stage.
Évidemment, rien n’est prêt et le lancement est chaotic. Je fais une roadmap à l’arrache le jour du lancement et on se fait déborder au support.
Pour le reste, c’est hyper positif. On sent un très fort engouement de la part des utilisateurs.
Ils nous font comprendre que l’on doit faire pivoter le produit vers une solution all-in-one pour gérer plusieurs sites d’un même endroit.
Nous vendons environs 600 licences d’un produit n’est même pas à l’état de MVP.
On est remonté comme jamais.
Il y a un truc à faire, c’est sur.
Entrepreneur or not entrepreneur?
On est vraisemblablement pas les seuls à le penser. Plusieurs investisseurs veulent nous rencontrer par l’intermédiaire de Thomas.
On décline systématiquement. Je ne veux pas quitter mon travail pour rendre des comptes à un VC. Thomas est plutôt aligné avec moi.
Les créateurs de WP Rocket qui sont des amis de Thomas veulent nous inviter à manger pour » parler business « .
Ils aiment Thomas, ils semblent séduit par notre binôme et ils veulent investir dans notre société (qui n’existe d’ailleurs pas encore à l’époque. J’en reparlerai dans un autre article).
On parle marketing, on parle produit, on parle vision du futur et on comprend qu’on fait une erreur terrible.
Nous n’incluons à aucun moment l’utilisateur de nos produits dans nos reflexions.
Ce sera notre deuxième pivot, surement le plus important: nous devenons customer centric (mais vraiment).
Jonathan et JB proposent de nous accompagner, en échange d’une entrée au capital social de l’entreprise et d’un peu d’argent.
J’hésite vraiment.
On les vois 2-3 fois durant les mois qui suivent. À chaque fois, j’ai l’impression de gagner 6 mois.
On a besoin d’être coacher et ils semblent vraiment avoir envie de travailler avec nous.
On accepte et on constitue une SAS dans la foulée. Nous sommes en Juillet et je m’engage à quitter mon boulot en fin d’année 2021.
Après tout YOLO 🤟
Je slash de Juillet à Décembre. La rentrée est difficile, mais la MRR monte doucement, mais surement.
Je demande ma rupture conventionnelle en Décembre, elle sera signée en Janvier.
Date de départ prévue, le 8 avril.
C’est plus tard que prévue, mais ce n’est finalement pas un problème.
On profite de ces 4 mois pour muscler notre jeu.
On adopte une nouvelle méthodologie de travail avec l’aide de Jonathan et JB.
Les résultats commencent à être tangibles. On passe la fameuse barre des $1000 de MRR.
Nous sommes donc le 6 avril 2021.
Dans 2 jours je rejoindrai le gang des chômeurs-entrepreneurs, nous avons 92 utilisateurs payants et un MRR de $1157.
Même pas peur!
Une réponse à “Un nouveau départ”
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